96                           HISTOIRE DE LA TAPISSERIE
seigneur et représentant le Roi Modus et la reine Ratio ac­compagnés de leur cour, est conservée à l'hôtel d'Arenberg, à Bruxelles.
La prospérité des ateliers d'Enghien date du xvi- siècle; des sta­tuts lui furent octroyés par Philippe de Clèves en 1513. Vingt ans plus tard, la corporation était assez nombreuse et assez riche pour faire les frais d'une teinturerie à son usage.
Lyon..— Malgré l'extrême pénurie de renseignements sur cette époque ancienne et l'insuffisance des recherches, on a constaté l'existence d'un certain nombre d'ouvriers de haute lice dissé­minés sur les différents points de la France au xv0 siècle. M. Na­talis Rondot a pu faire remonter leur établissement à Lyon à l'année 1358. Un dépouillement systématique des archives a tiré de l'oubli les noms de plusieurs tapissiers lyonnais du xv- siècle. Ces artisans occupaient un certain rang dans la bourgeoisie lo­cale, car ils figurent parmi les citoyens qui payent l'impôt le plus élevé. Jean Crété, qui vivait vers 1480, tenait une des premières places parmi les hauteliceurs lyonnais.
Perpignan et Troyes. — La tapisserie parait.à Perpignan en 1411, à Troyes en 1425. On a retrouvé tout récemment un marché, portant la date du 26 septembre 1411, par lequel un hauteliceur, fixé à Perpignan, s'engageait à tisser pour un seigneur du Rous­sillon une pièce représentant sainte Catherine. II s'appelait Pierre Le Fort.
Nous avons parlé plus haut du curieux marché conclu avec Thibault Clément pour l'exécution d'une tapisserie de la vie de sainte Madeleine, destinée à l'église de ce nom, à Troyes.
Nicolas Farein, tapissier de la même ville, est chargé de réparer les tentures de l'église Saint-Pierre.
Avignon, Reims, Montpellier. — Un tapissier de- Tournai, nommé Jean Hosemant, est établi à Avignon en 1430.
Un autre tapissier,.dont l'origine est inconnue, travaille à Reims en 1457. Il s'appelait Colin Colin.
L'année suivante, deux ouvriers signalés par Jules Renouvier, Georges de Vaulx et Jean Muret, étaient occupés à Montpellier à des ouvrages destinés à l'église Notre-Dame.